LES JEUDIS DU DOC – Le documentaire c’est du cinéma
Jeudi 26 janvier 2017- 20h45 - Le Lalano à Lalanne/Trie
En présence du réalisateur
Dans les années 1960, la jeunesse allemande rejette le passé nazi de la génération précédente. Le réalisateur français Jean-Gabriel Périot retrace le parcours des fondateurs du groupe Fraction Armée Rouge (RAF), utilisant leurs images, leurs interventions médiatiques et leurs films. On y suit le destin de l'intellectuelle Ulrike Meinhof, du journaliste Andreas Baader, du cinéaste Holger Meins, de Gudrun Ensslin et de l'avocat Horst Mahler. Ces brillants jeunes gens d'extrême-gauche ont fini par se radicaliser. Pendant les années de plomb à l'allemande, ils mènent des actions terroristes contre les institutions de la RFA, l’armée américaine ou le patronat...
Ce qu’en dit Télérama le 14/10/2015
Aucun commentaire dans ce documentaire. Discourir n'intéresse pas Jean-Gabriel Périot. Il préfère montrer : des actualités, des extraits d'émissions télé... A nous de nous interroger. De comprendre pourquoi, au coeur de la contestation générale des années 1960, certains jeunes Allemands ont sombré dans la révolte extrême, les attentats et le sang... Au départ, les membres de la Fraction Armée rouge, dite bande à Baader, sont des petits-bourgeois comme tant d'autres. Mais leurs parents ont accepté Hitler et ils ne s'en consolent pas. Ils rejettent, de toutes leurs forces, ce pays oublieux et le capitalisme qui y règne, désormais, qu'ils jugent effroyable. Andreas Baader et Gudrun Ensslin sont étudiants, Horst Mahler, avocat. En tant que journaliste, Ulrike Marie Meinhof est invitée une ou deux fois dans des débats, style Dossiers de l'écran, mais ses tentatives pour expliquer son dégoût tournent court : nul ne l'écoute. Holger Meins, apprenti cinéaste, tourne, lui, mais le plus souvent sans les achever, des brûlots politiques dont la candeur désarme aujourd'hui... Ce sont ces documents passionnants — interviews, bouts de films —, retrouvés par Jean-Gabriel Périot, qui révèlent, peu à peu, le gouffre qui séparait la jeunesse de l'époque (mais cela a-t-il vraiment changé ?) d'une télévision au service du gouvernement et d'une presse ficelée par des financiers tout-puissants (en l'occurrence Axel Springer). C'est ce cheminement qui fait froid dans le dos : comment des révoltés, vite qualifiés de terroristes par le pouvoir, finissent par le devenir vraiment.
A la surdité des uns répond le fanatisme des autres.
— Pierre Murat
Paniers partagés pour ceux qui le souhaitent à 19h30
La bande annonce